Soseki NATSUME
Hito ni shishi tsuru ni umarete saekaeru
Les hommes meurent Et les grues naissent Translucides et glacés |
Mujinjima no tenshi to naraba suzushikaro
Si j'étais souverain D'une île déserte Ce serait rafraîchissant! |
Aru hodo no kiku nageireyo kan no naka
Tous les chrysanthèmes Jetez-les donc Dans son cercueil |
Kimi ga koto chiri o haraeba naru aki ka
Ton koto Quand je l'essuie Fait-il gémir l'automne? |
Yuku hito ni todomaru hito ni kitaru kari
Pour ceux qui sont partis Pour ceux qui sont restés Les oies reviennent |
Toritomuru inochi mo hosoki susuki kana
Arraché à la mort Le mince fil de ma vie Roseaux jaunissant de l'automne |
Tatakarete hiru no ka o haku mokugyo kana
Quand on lui tape dessus La cloche de bois à prières Vomit les moustiques du jour |
Sumire hodona chiisaki hito ni umaretashi
Semblable à la violette Homme de rien J'aurais voulu naître |
Yamu hi mata misu no hima yori aki no cho
Même alité il vient me voir Par le store de bambou Papillon d'automne |
Aki-kaze ya hibi no iritaru i no fukuro
Vent gris d'automne Gerçures à l'intérieur De mon estomac |
Remplissez son cercueil
De tous les chrysanthèmes du monde
Autant que la terre peut en fleurir
Le cœur offert au ciel
Les fleurs de la mort
Au bord du chemin
Humble village
Sans avenir sans passé
Histoire de fleurs
Une maison
Perce dans le silence
Aux feuille mortes
Que je voudrais brûler
Déjà la grêle se mêle
Mon amour a la couleur de la nuit
Couleur des ténèbres
Que vient visiter la lune
Les fleurs sont tombées
Des pétales déchirés le courant a emporté
Jusqu’à l’ombre
J’aimerais renaître
Si c’était possible aussi modeste
Qu’une violette
Sous mes yeux près de mon pinceau
Une libellule s’est posée
Quelle âme accompagnait-elle ?
L’ami s’en est allé
En rêve
La Voie Lactée
Nostalgie m’enveloppe
Pour le temps poétique
Robe de papier
J’ai froid au cœur
Trois notes de shamisen
Inexplicablement mon cœur se glace
Lumière éteinte
Du ciel limpide une étoile se détache
Et entre par la fenêtre
Entre les feuilles du volubilis
Un reflet
Les prunelles du chat
Ombre sur l’herbe douce
Le rêve du chien endormi s’élève
Comme brume légère
Sur mes entrailles
Le bouillon de riz
Verse trois gouttes de printemps
Vent d’automne colore les feuilles
Est-ce lui qui a posé sur ma tête
Le premier cheveu blanc
Les hommes meurent
Les hommes vivent
Passent les oies sauvages
L’automne s’en va coule le temps
Seuls demeurent
Les nuages
L’année s’en va
Le chat demeure
Sur mes genoux blotti
Le secret de la neige